dimanche 30 mars 2008

Judith Park

UN auteur aux dessins super ( même si ses livres mettent du temps à paraître^^)
Y square & Ysquare plus





















Lukus




Autres




Dystopia








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Petite conversation msn

Tu crois que l'être humain a un bon fond quoi qu'il se passe? Je pense que l'être humain change selon son conditionnement
Il y a un équilibre qui se trouve de partout et il e trouve aussi dans le clair et le sombre qui vis dans le cœur des gens.
L’équilibre doit être respecté mais les gens mauvais savent qu'il faut prendre un enfant au berceau pour faire de lui un idiot en le conditionnant
D'accord, ta gagner

Poupin blond <3

Si blonde, si triste

Texte pour un concours : La première partie était rédigée, il fallait continuer l’histoire :
En Islande, existait autrefois dans les campagnes une coutume bien établie : le
soir de Noël, on mettait ses meilleurs habits et on se rendait tous ensemble, à
pied, à la messe de minuit. Tous, sauf une personne qui restait pour garder la
maison, veiller sur le bétail et préparer le bon repas qu’on ferait en rentrant.
Or une malédiction semblait frapper la ferme du vieux Jon, nichée au fond
d’un fjord de la côte ouest, loin de tout. Chaque année, depuis six ans, on
retrouvait mort celui qui s’était dévoué. Et c’était chaque fois la même
désolation : la table brisée, le repas saccagé, les meubles renversés, la cheminée
éteinte et le malheureux couché dans la neige devant la porte ouverte, sans vie.
Le brave Jon en était tellement affligé qu’au début du septième hiver il prit sa
décision. Il réunit tous ses employés et leur dit :
— Cette année je garderai moi-même la maison. C’est la mienne après tout.
C'est alors qu’arriva pour travailler dans la ferme une jeune fille du nom de
Lineik. Personne ne la connaissait ni ne savait d’où elle venait. Comme les fêtes
approchaient, elle alla trouver le vieux Jon et lui demanda :
— Êtes-vous content de moi ?
— Oui. Tout à fait content.
— Eh bien je resterai à une condition : laissez-moi garder la ferme le soir de
Noël.

la suite
Le vieux Jon l’observa longuement, avec surprise, méditant quant à sa santé mentale. Elle était jolie, fraîche, avec une peau rose et ferme, des yeux verts pétillants et des cheveux coupés court lui donnant une frimousse enfantine accentuée par son visage rond. Il s’adressa à elle :
- Etes-vous bien consciente des ravages produits dans ma maison tous les ans à cette période exacte ?
Elle confirma par un bref hochement de tête.
- Il y a des morts ! insista le vieil homme.
- J’en suis consciente, confirma la jeune fille.
L’homme poussa alors un soupir, lâchant dans un souffle :
- Je ne vois aucune raison de m’y opposer alors… Mais soyez prudente.
Lineik acquiesça et se détourna aussitôt du vieux Jon. Anxieux, il passa le reste de la journée à l’observer d’un œil inquisiteur. Elle s’acquittait de toutes ses taches à la perfection, gracieuse, ressemblant à un chérubin tant son visage reflétait l’innocence et la jeunesse, mais ses yeux étaient un peu tristes. Il cherchait la raison poussant une enfant à rester dans une cabane dite maudite le fameux soir où s’abattait inlassablement depuis six ans cette « malédiction ».

Il dormit mal cette nuit là. Avant l’aube, il se leva et alla voir ses bêtes. En approchant, l’homme perçut une odeur atroce qui s’échappait de l’enclos, une odeur de mort, de pourriture. L’homme accéléra son pas et passa le chambranle. Un spectacle affreux se trouvait là. Deux bêtes mortes, saignées à blanc, répandaient leur odeur. Les mouches s’agglutinaient sur les carcasses. Le vieux Jon resta pétrifié quelques minutes avant de se mettre à courir, cherchant de l’aide et se renseignant sur les bruits qu’il aurait pu y avoir dans la nuit. Il ne s’agissait pas là d’une mort par accident ou de vieillesse – l’une des bêtes ne se trouvant être qu’un nouveau-né. Il réunit ses employés mais ceux-ci furent incapables de répondre à ses questions. Jon finit par abandonner. Tous partirent rapidement, cherchant de quoi nettoyer.
Seule l’enfant blonde au visage de chérubin se pencha dans l’enclos pour apercevoir les cadavres. Le vieil homme s’approcha, s’apprêtant à tapoter l’épaule de cette dernière avec sollicitude, elle ne bougea pas. Son visage était blanc comme neige, complètement exsangue. Il lui demanda si tout allait bien. Elle serra les mâchoires et ravala ses larmes. Sa pomme d’Adam fit un aller-retour dans sa gorge. Elle lança un sourire attristé au fermier, lui demandant s’il avait besoin de quelque chose, si elle pouvait l’aider. L’homme lui demanda si elle voulait réellement rester à la ferme le soir de Noël. Il observa l’enfant. La terreur qui se trouvait encore tapie au fond de ses yeux le surprenait et l’angoissait lui aussi.. Mais la jeune fille se montra par la suite si joyeuse qu’il crut réellement avoir rêvé.

Le jour de Noël approchait rapidement. Jusqu’au moment où il fut là .Les préparatifs et la journée passèrent vite. On était enchanté de l’événement, et tout le monde se préparait, les femmes caquetant plus que jamais sur le choix des tenues, se pomponnant, les enfants fredonnant des chants de Noël, les hommes ravis de leur jour de congé… L’enfant blonde participait autant aux conversations que les autres, attendrie, notamment par les pitchouns qui avaient décidé de lui montrer leur spectacle de chorale en avance. Elle recevait parfois des conseils, les gens s’inquiétant fort pour elle. Elle les rassurait, leur promettant qu’il ne lui arriverait rien. Au moment où l’on partit, elle demanda à tout le monde de bien s’amuser en pensant à elle. Le vieux Jon s’approcha d’elle, lui proposant de rester lui tenir compagnie ou qu’un homme se porte volontaire. Elle le rembarra gentiment mais fermement, lui affirmant :
- Si tous les ans des gens se font tuer, comme vous le dites si bien, il paraît peu probable que la présence d’un homme y change quoi que ce soit. Allez tous vous amuser ! Il ne m’arrivera rien de grave, je le sais.
Un sourire se forma sur sa bouche, dessinant une petite moue moqueuse mais ses yeux ne riaient pas. Leur vert était résigné. Sa peau était devenue blanche et tendue sur les muscles de son visage. Elle fit demi-tour et s’engouffra vers la maison dont elle ferma la porte. Elle se laissa tomber sur une chaise. Il ne tarderait pas à arriver. Elle l’attendait maintenant. Elle ne savait pas à quelle heure il viendrait - pas trop tard sûrement - mais maintenant qu’il n’y avait plus personne à la ferme, cela importait peu. La maison était maudite, elle le savait. Une créature y venait tous les soirs de Noël pour tuer un humain, et parfois d’autres nuits, comme celle où les animaux avaient été tués. Ce soir, ce monstre la trouverait, elle.

Il arriva aux alentours de vingt-trois heures. Il faisait clair dans la cour de la ferme qui était baignée par un rayon de lune dessinant un immense ovale nacré. Un brise soufflait, légère, mais il n’y avait aucune étoile. C’est dans ce cadre féerique que la chimère apparut. Elle avait les traits fins, les cheveux longs et argentés, la peau translucide et les yeux turquoises, tel un lac où l’on semblait s’enfoncer. Des canines dépassaient de sa bouche, suintant un liquide irisé. Le petit chérubin blond pleurait, mais pas parce qu’il savait qu’il allait mourir, pas parce qu’il avait peur. Il pleurait parce qu’il était en colère.
La créature lui demanda :
- Pourquoi ?
L’enfant avait compris. Pourquoi était-elle venue si elle savait qu’elle allait mourir ? Pourquoi venir si elle avait peur de mourir ? Pourquoi avoir si peur de venir pour mourir, puisqu’elle venait ?
Sa voix oscilla un peu lorsqu’elle lui répondit :
- Il y a six ans, tu as tué mon père. Il y quatre ans, tu as tué mon frère, venu à son tour garder cette maison pour nous venger. L’année dernière, c’est mon fiancé que tu as tué. Ma mère est morte il y a longtemps, et ma sœur au cours de l’année. Tu vas tuer quelqu’un ce soir et je n’ai plus personne. Je…je n’ai aucune raison de vivre. Autant que ce soit moi plutôt qu’un des ces braves gens qui travaillent ici…
A cours de souffle et en larmes, la jeune fille s’arrêta. Elle pleurait. Ses émotions se fracassaient en elle. Elle ne voulait pas mourir… mais elle n’avait aucune raison de vivre, et si le sacrifice de sa vie pouvait sauver une personne…

Brutalement, le monstre se jeta sur elle. Il lui déchiqueta le bras, lui lacéra la poitrine, remontant jusqu’au cou, manquant de justesse la jugulaire. Lorsqu’elle hurla de douleur, il s’était déjà éloigné de plusieurs mètres, fléchissant ses muscles pour être prêt à une nouvelle attaque. En plein mouvement, il s’arrêta et darda son regard sur elle :
-Ton souhait ?
Les larmes ruisselaient sur son visage. Son corps était en feu. Le monstre lui offrait un vœu avant sa mort. Son sang coulait, formant une flaque à ses pieds, ses yeux se voilaient mais elle réussit à murmurer dans un râle :
- Ne tue plus jamais…
Elle s’arrêta au milieu de sa phrase. Son corps bascula lentement vers l’avant et s’écrasa sur le sol, formant un angle bizarre tandis que la vie quittait définitivement ses si beaux yeux verts.

Il n’y avait plus un bruit. Le monstre s’avança doucement. Il remit en place les cheveux si blonds de l’enfant et lui ferma les yeux, puis la regardant doucement, il lui souffla :
- Très bien. Tu étais ma dernière proie.
Il commença alors son dernier repas, faisant attention à ne pas trop défigurer l’extérieur du reste de sa dépouille. Il l’abandonna là.

Lorsqu’elle fut trouvée, tous les gens du village pleurèrent ensemble et lui offrirent de belles funérailles .

Quelques mois plus tard, une rumeur arriva jusque dans ces contrées, disant qu’on avait trouvé le cadavre d’une créature aux dents proéminentes et aux cheveux d’argent qui était morte de faim, n’ayant que la peau sur les os.

samedi 29 mars 2008